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grandir et transmettre

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4 avril 2008

Contemplation du matin

C’est dimanche, je suis dans le train qui va de Nantes à Lyon.  Il est 7h40 et je goûte la contemplation du matin.

Après un lever concentré sur les derniers préparatifs avant d’aller prendre le tram, puis mon trajet vers la gare (le tram était plein de jeunes rentrant de leur teuf de la nuit et cherchant où dormir avant de rentrer dans leurs villes de résidence), j’ai été saisi par le calme de la gare ce dimanche matin à 6h50.

Ce calme, que je ressens en moi, c’est celui de la contemplation du monde. L’agitation née pour moi de la nécessité de correspondre à une idée de moi-même ou à une image proposée aux autres et par d’autres s’estompe. Tout cela disparaît dans un « être là au monde, ici et maintenant » qui me donne joie et sérénité.

Je vois passer devant moi toute l’humanité, toutes ces personnes si différentes qui disent chacune quelque chose d’elles-mêmes et de ce qui nous réunit dans l’espèce humaine.

Je contemple le paysage des bords de Loire entre Nantes et Angers, et c’est à chaque fois la même émotion. Ce fleuve, cette nature entre herbe et eau, ce mélange quelquefois marécageux entre deux mondes qui s’interpénètrent m’émeuvent. J’aime.

Après la lecture vendredi soir de « Dans l’intimité du coaching *», livre que m’a prêté Karine, je contemple les concepts qui y sont  évoqués. Tous me parlent, je n’en maîtrise aucun, même si je les utilise quasiment tous. Je vois qu’aucun n’est décisif dans ma compréhension du monde, mais que tous sont utile. Et je vois aussi que je ne saurais dire comment leur fréquentation influence le cours de ma vie, bien que je sente que cela est.

Et en lisant « Les années* », je me mets par similitude ou analogie à contempler ma vie. J’ai pensé un temps que la vie, ça se construit, ça se décide … et en conséquence que ça peut s’évaluer.  S’il me semble vrai que la vie, ça se construit un peu (il existe des temps de choix plus forts que d’autres), je crois surtout que la vie, ça se vit, et que le jugement rétrospectif n’est pas très intéressant. Ce que j’ai à faire, c’est peut-être de comprendre mes choix et de m’aimer ayant fait ces choix.

C’est ce qui me permettra de donner de l’amour … et par ce biais de transmettre quelque chose d’une façon d’être au monde.

*il me manque les références des livres/ Je le ajouterai ultérieurement.

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15 février 2008

Apprendre la solitude ?

J’ai commencé à écrire cet article un jeudi et j’ai vu dans une librairie « La chaleur du cœur empêche nos corps de rouiller » de Marie de Hennezel –Robert Laffond. Ce que j’y ai trouvé guide ma conclusion.

Il ne s’agit pas pour moi d’apprendre à rester seul dans mon coin, à m’isoler du bruit ou de l’agitation du monde. Cela, je sais à peu près le faire, même si je le fais « par la bande », de manière détournée … même pour moi : je coupe mon téléphone mobile, je ne réponds pas aux courriels, sans grande difficulté, je fais du jogging tout seul, ….

La vraie question, c’est d’affronter la solitude de fond où je me trouve quoi que je fasse … comme tout être humain ?

J’ai pourtant cherché par tous les moyens à l’éviter, ou à ne pas la voir … tout en redoutant d’être embrigadé. Une vraie tension.

Premièrement, être loyal à ma famille … pour ne pas en être exclu ; et en même temps être loyal avec mon partenaire de vie, mon conjoint … pour la vie du couple. Je ne suis donc pas ma famille, et pas l’autre, le conjoint. Il m’arrive d’avoir l’impression d’être comme une bille de flipper dans ce jeu.

Deuxièmement être amoureux. Et pourquoi pas un peu fusionnel. L’inconvénient , c’est que cela ne dure qu’un temps la fusion. Et que tout de suite après se découvre l’irrémédiable différence  et la séparation qui va avec.

Troisièmement, choisir un métier de relation. Comme la formation professionnelle continue, par exemple. Extraordinaire.

Pendant les sessions que j’ai animé, j’ai eu souvent la sensation d’être le centre d’où venait l’intérêt. Et j’avais vraiment l’impression d’être relié : cela faisait un groupe, une équipe. Cette illusion (ou cette réalité fugitive) se dissolvait à la fin de la session. Déprimant au début, ce changement soudain. Je me retrouvais très seul. Comme à la fin d’un rêve.  Pourtant , nous ne partagions pas de l’émotion, mais nous partagions tout de même quelque chose où l’émotion était présente.

Quatrièmement, m’engager dans des activités associatives. J’ai participé à beaucoup d’activités associatives., j’ai été membre de beaucoup de groupes, que ce soit  les associations de parents d’élèves lorsque l’âge de mes enfants m’y portait, les associations de quartier … puis d’autres associations à but formatif que j’ai rejointes plus tard. Je me suis assez vite demandé ce que j’y faisais, tant ma fibre militante est ténue. Et après avoir eu un temps l’impression que j’avais quelque chose à y transmettre (ce qui n’a pas complètement disparu), je sais aujourd’hui que j’ai surtout besoin de liens intellectuels et affectifs.

Cinquièmement … accepter toutes ces données comme étant ma manière de me relier aux autres, au monde. Et ajouter, comme un plus le fait qu’il y a un temps supplémentaire à tout cela, qui est aussi une autre dimension de ma vie, qui est la solitude.

La solitude  lieu du bien vieillir …

A cette période charnière de la fin de a sixième décennie, je sens un grand passage se préparer pour moi. La fin d’une manière d’être dans l’impatience, dans l’urgence de je ne sais quoi.

Mon cœur physique m’a dit l’an dernier qu’il ne savait plus trop à quel rythme battre. Mon cœur profond n’a pas voulu l’entendre, au début. Et après un an de calme médicamenteux, il se réveille, ce cœur profond pour dire qu’il a besoin d’être plus écouté.

J’ai un autre travail à faire, ailleurs que dans l’efficacité, dans un « être au monde »  dont je suis très naturellement proche par ma façon de fonctionner, mais dont je ne touche pas l’essentiel si je me contente d’y être sans présence.

Ma solitude acceptée, vécue en conscience, cela peut être ce que Jung appelle le processus d’individuation. En accomplissant un travail de détachement qui me permettra de m’en remettre à une dimension plus profonde de mon être. Jung l’appelle le Soi, Dürckheim l’être essentiel, Saint Paul l’homme intérieur.

1 février 2008

Quitter ma mère ?

Comment transmettre avant d'avoir compris ?

Je n'ai connu que très peu ma mère. Elle était malade lorsque nous étions petits, ma soeur et moi. Malade, cela veut dire malade du coeur, puis opérée à coeur ouvert, à une époque où c'était tout nouveau (1954 - 55). Et petit, cela dit 4 - 5 ans. Aussi, nous avons été élevés prinicpalement chez notre grand'mère maternelle. Belle enfance au demeurant. Et pas de conflit oedipien pour moi à cet âge. Je ne vivais ni avec mon père, ni avec ma mère, qui est morte alors que j'avais 8 ans.

Mon père s'est remarié alors que j'avais 16 ans, ... et j'ai bien pensé à l'époque séduire cette femme, son épouse ... pas ma mère. Facile. Ce n'était pas le même interdit qu'il fallait braver.
J'ai fait ce qu'il fallait pour être très proche de la dame, mais je n'ai pas cheché vraiment à la séduire.

C'est pourquoi ce que je découvre aujourd'hui me saisit.

Je me suis marié, avec une femme tout à fait différente de cette "belle-mère". Et ces 2 personnes ne se sont d'ailleurs pas bien entendues.
A un âge où j'ai senti le besoin de me rapprocher de mes parents (mon père et son épouse), j'ai quitté mon foyer ... pour rejoindre une personne qui fonctionne beaucoup comme l'épouse de mon père.
C'est très étonnant, parce que nos centres d'intérêt sont différents, notre sensibilité aussi et nos regards sur le monde pas du tout accordés. Aussi, assez vite nous avons eu du mal à être en harmonie, et notre vie commune s'est alors résumée à une cohabitation plus ou moins sereine.

Ce que l'on vit me devient insupportable. Je n'y trouve pas ce que je cherche dans une vie de couple (soutien, tendresse, complicité, partage et plaisir sexuel, ...). Et cherchant mon chemin avec l'aide d'une kinésiologue je m'entends dire ces derniers jours : "il faut que je quitte ma mère !".

Sidérant. Tout ce détour de vie pour vivre ce passage non vécu dans l'enfance d'un départ d'avec ma mère, départ qui avait été escamoté par notre mise à l'écart de la céremonie des obsèques ?
Me voilà revenu à une case "enfance" à laquelle je ne m'attendais pas.

24 janvier 2008

Changer d'âge

"On a l'âge de ses artères" ou "l'âge, c'est dans la tête" : deux visions opposées d'un phénomène que je vis actuellement d'une manière un peu complexe et délicate.
Je ne "fais" évidemment pas mon âge, modernité oblige ...  bonne santé et goût pour le sport aidant. Et je ne me sens pas devenir physiquement ou intellectuellement vieux. Pourtant, aujourd'hui, à 59 ans, je sens qu'il se passe pour moi quelque chose d'important qui est lié à mon âge.
Ma vie va changer d'orientation ; mon mode d'utilisation du temps va se modifier, que je le veuille ou non. Ma sortie plus ou moins proche du champ professionnel en sera une étape importante.

Je tiens à participer le plus en conscience possible à cette transformation annoncée, pour y grandir vers une de mes croyances (dont je testerai sur moi la validité) qui est la sérénité possible de l'avancée en âge, et, simultanément transmettre ou partager à qui ou avec qui voudra bien accueillir ou recueillir une partie de mes souvenirs, de mon expérience (mais peut-elle servir ?), de mes conviction, de mes valeurs.

Qui qu'il en advienne, mettre ce que j'ai en moi par écrit me permettra de m'en alléger, pour partir un jour libre et léger comme mon dernier souffle

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